PROJET DU VILLAGE HISTORIQUE

Le projet a pour objectif de proposer au grand public et aux scolaires la reconstitution de la vie quotidienne des peuples ayant vécu dans le nord-est de la France des gaulois jusqu’à la fin du Moyen-Âge. Il se présente sous la forme de villages composés de structures domestiques éco-adaptées à chaque période et au milieu rural forestier ardennais (habitats en bois/chaume/torchis, tegulae, pierres, ardoises, faisiaux,  greniers de stockage de céréales, ateliers, appentis…).  Les architectures sont tirées de plans archéologiques du département, de la région, et des régions limitrophes. Leur organisation spatiale ainsi que les artisanats associés et les modes culinaires évoqués sont fondés sur les données les plus récentes de l’Inrap ainsi que sur les analyses archéo-botaniques du CNRS recensées dans le Nord-est de la France. Ce fondement scientifique permettra de présenter, loin des idées reçues, par exemple, ce que mangeaient réellement les gaulois dans la région, quels sont les apports des romains en milieu rural, que fabriquaient les mérovingiens, à quoi ressemblaient les premières chapelles carolingiennes, et quels artisanats étaient pratiqués à Montcornet au moment où le Moyen-Âge atteignait son apogée avec la construction de cathédrales et d’universités dans les villes ?

L’intérêt premier est de pouvoir présenter un cadre chronologique simplifié, vivant, concret et festif qui facilite la mémorisation des grandes étapes de l’histoire. Chaque village sera occupé par des troupes de reconstitution spécialisées sur la période et par des artisans d’art expérimentant l’histoire des techniques de leur métier. La forge, caractéristique du milieu forestier ardennais, sera présente dans chaque village. Les gens découvriront les techniques de la poterie, du tissage, des teintures végétales, du cuir, du travail du bois et de l’os. A travers ces artisanats et leur évolution, ils percevront l’interaction entre les domaines militaires, économiques et sociaux.

L’aspect original et fédérateur du projet permet de toucher le public le plus large, qu’il soit en quête d’évasion, de connaissances, de découverte ou d’inspiration. L’objectif est de rendre l’histoire vivante et de transmettre l’histoire des gestes et des techniques des métiers disparus ou en voie de disparition.

Le site particulièrement formidable de Montcornet, avec ses falaises de schiste, son vieux château et sa forêt permet d’intégrer l’architecture ancienne dans un milieu naturel parfaitement adapté. La proximité du Musée de la forêt de Renwez permet une suite logique et parfaitement cohérente concernant l’évolution des métiers. Le parc naturel régional relaye également l’esprit écologique de l’architecture traditionnelle et des artisanats en matériaux naturels du projet. Au-delà de l’intérêt pédagogique du projet, la mémoire culturelle reconstituée a pour objectif de relancer le développement économique de la zone par l’activité touristique. Chaque architecture ou artisanat du projet peut renvoyer le curieux à nombre d’autres sites de la région, aussi bien d’un point du vue archéologique que thématique (Acy-romance, Mairy, Vendresse, le site du Mont Vireux, le Musée archéologique de Charleville-Mézières, le Musée de l’Ardoise, les carrières de Rimogne, la légende de Bogny, Sedan, Château-regnault, le château de Gruyères, l’implantation romaine sur le Mont-Olympe de Charleville, la ville de Mouzon,  le tracé de Charlemagne (Douzy, Attigy, Arches), les vieilles chapelles, les églises à pans de bois, le moulin à couleur d’Ecordal, les maisons en torchis de la région, les commanderies templiers (la chartreuse par exemple dans les Ardennes), la ville romaine de Reims, la ville médiévale de Troyes, les tombes mérovingiennes de Saint-Dizier, etc. Concernant la forge ou la draperie, nombre de thématiques du projet peuvent également renvoyer à l’Ardenne belge (ateliers de dinanderie, foulons romains d’Arlon, etc.)